Wednesday, November 23, 2005

Après la publication du rapport de la commission d'enquête de l'ONU
sur l'assassinat de Rafic Hariri, les pressions se sont accentuées sur
le régime syrien, tant de la part des dirigeants américains que des
dirigeants français ou de l'ONU.

En effet, selon le "rapport Mehlis", du nom du juge allemand qui en a
été chargé, l'assassinat n'aurait pu être accompli sans "l'approbation
des plus hauts responsables des services de sécurité syriens" et "la
collusion de leurs homologues dans les services de sécurité libanais".
Le rapport précise que "vu l'infiltration des institutions libanaises
par les services de renseignement syriens et libanais oeuvrant en
tandem, il serait difficile d'imaginer qu'un scénario ou un complot en
vue d'un assassinat aussi complexe aurait pu être mené à leur insu".
Et de conclure qu'"il incombe à la Syrie de clarifier une grande
partie des questions non résolues".

Cependant, ce rapport ne fait là qu'énoncer des faits connus: qu'il y
ait eu au Liban une imbrication des services de renseignement libanais
et syriens, que l'attentat contre l'ancien Premier ministre libanais
Rafic Hariri ait pu difficilement être préparé à leur insu, cela
chacun le sait à Beyrouth. Mais cela ne dit pas pourquoi l'attentat
qui lui a coûté la vie le 14 février dernier a eu lieu; ni par qui, à
quel niveau, il a été décidé.

Or Rafic Hariri n'était pas le héros au coeur pur dont politiciens et
médias ont fabriqué l'image après sa mort. Son régne avait été celui
de l'affairisme, des combines financières et des spéculations
immobilières débridées, en collaboration avec les divers services de
l'état libanais et même avec le régime syrien et ses services présents
au Liban.

Alors quel clan, quelle mafia parmi les différentes mafias libanaises
ou libano-syriennes a-t-elle voulu sa mort? On ne le sait pas mais il
est certainement trop simple de réduire l'affaire à un épisode
d'affrontement entre un homme décidé à promouvoir l'indépendance du
Liban et un régime syrien décidé à maintenir coûte que coûte son
hégémonie sur ce pays. Non seulement les services des deux pays sont
enchevétrés, comme le constate le rapport lui-même, mais les clans de
la bourgeoisie et les mafias des deux pays le sont tout autant;
certains clans de la bourgeoisie libanaise sont notoirement liés à des
clans syriens et catalogués à ce titre comme "pro-syriens".

Cela après tout n'est pas étonnant, puisque le Liban et la Syrie
restent en grande partie un même pays. Le Liban n'existe de façon
indépendante que grâce à la main du colonialisme français, qui l'a
détaché de la Syrie en 1926, alors qu'il contrôlait les deux pays;
l'impérialisme français estimait qu'il serait plus facile de
s'attacher un petit pays comme le Liban, en conférant à sa bourgeoisie
quelques privilèges, que de contrôler l'ensemble alors en révolte
contre la domination coloniale.

En revanche, il est évident qu'une partie des dirigeants politiques
libanais ont saisi l'occasion pour tenter de faire croire à la
population que tous les problèmes du pays étaient dus à la présence
syrienne. Et ils ont tenté de faire l'unité autour d'eux sur la base
de la condamnation des méthodes de l'occupant syrien. Ils ont trouvé
l'appui des dirigeants américains, français et autres, ravis de
pouvoir montrer du doigt la Syrie et la stigmatiser comme exemple d'un
régime arabe refusant de se plier à la "démocratisation" qu'ils disent
vouloir aider à mettre en oeuvre au Moyen-Orient.

Le régime syrien est sans doute une dictature, pas plus sympathique
que les autres qui sévissent dans la région. Les conflits politiques
en son sein, et aussi au Liban, se font souvent par le biais
d'assassinats ou de suicides vrais ou faux. Mais il est étrange de
voir Bush, et à sa suite Chirac, soudain si pressés d'amener le régime
syrien à d'autres méthodes, voire de l'abattre. On n'est pas habitué à
voir Bush, par exemple, faire pression sur Israel pour convaincre ses
dirigeants d'adopter un comportement plus humain é l'égard des
Palestiniens, ni sur l'Arabie saoudite pour la presser de se rallier
aux principes de la démocratie occidentale et de la transparence.

Seulement il se trouve qu'au goût des dirigeants occidentaux, le
régime syrien ne coopère pas suffisamment à leurs intérêts, voire
qu'il protège certains groupes de la guérilla sunnite qui s'oppose aux
troupes américaines en Irak. Quant à "l'indépendance" du Liban, les
groupes américains ou français ne la conçoivent que vis-à-vis de la
Syrie. Eux, ils veulent pouvoir dominer et contrôler l'économie
libanaise, et ses banques qui jouent un rôle central dans les
transactions de toute la région, sans devoir tenir compte du régime de
Damas et de ses propres groupes d'intérêts.

Alors, comme d'habitude, les mots "indépendance", "démocratie",
"v�rit�", "justice" ne sont brandis là que pour cacher d'autres
desseins, bien plus terre à terre, des dirigeants occidentaux et de
leurs trusts. Si ce n'est même la préparation d'une intervention,
venant après celle des états-Unis en Irak, pour rétablir la
"démocratie" � Damas de la même façon brillante dont elle a été
rétablie � Bagdad...

En fait, si on veut concevoir une nouvelle vision du pays, il faut
regarder notre histoire. Il faut faire la différence entre
nationalisme et patriotisme. Il faut rééducer les valeurs humaines,
pourquoi pas internationalistes...
Nous les libanais, nous somme comme les autres étres humains. Nous ne
sommes pas du tout les meilleures. Je m'enfoue si les phéoniciens
étaient les dieux du commerce et de l'alphabet... Je connais pas mal
de personne qui savent pas écrire correctement et qui n' ont aucun
sous dans leurs poches. A quoi ça sert alors?
Un peu de réflexion? Peut être il faut qu'on regarde de nouveau l'histoire. Pas dans un objectif de fierté, d'arrogance et de supériorité mais pour apprendre.

Pour terminer, il faut ouvrir un peu plus les yeux et aller chercher ce contact avec l'autre. Il faut qu'on s'éloigne de l'ignorance qui terminera avec une peur et un délire de haine inuhmaine.
Oublions le temps des tribus, le temps des guerres saintes, le temps des identités meurtrières, pour construire quelque chose en commun. Merci Amin Maalouf...

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